Un holocauste collectif
rideau
morts canadiens à Dieppe
soldat canadien à Dieppe

C'est l'heure où cinq escadrilles de Spitfire et de Hurricane canonnent et mitraillent le front de mer à Dieppe, et où trois escadrilles de Boston et de Blenheim bombardent à basse altitude la falaise Est, le port et ses alentours, la gare de Dieppe et Arques-la-Bataille.
Le squadron Ile-de-France, commandé par le commandant Bernard Dupérier, aperçoit un grand halo rougeâtre au-dessus de Dieppe. Avec des lueurs brutales, les explosions, silencieuses pour nous, déchirent le rideau sombre de la nuit. Et le décor de la ville surgit peu à peu sous nos yeux, tandis que se lève une aube grise aux reflets rouges, qui accompagnent les premiers rayons d'un soleil couleur de sang. Mais nous ne sommes pas là pour admirer le spectacle, quelque grandiose qu'il soit. Des gerbes de traçantes dorées viennent nous le rappeler brutalement quand, émergeant de la nuit, surgissent les Focke-Wulfe. L'un des quelque 30 appareils ennemis pour l'heure présents dans le nord-ouest de Dieppe. Ce n'est qu'un hors-d'oeuvre.

Un retard de dix-sept minutes sur l'horaire sous l'abrupte falaise du Puys, immédiatement à l'est de Dieppe : 554 Canadiens, débarqués en trois vagues, auront en charge de neutraliser les quatre canons de 105 de la batterie Rommel. Entreprise sanglante, véritable holocauste collectif en dira plus tard un historien : 227 morts. Et tout le restant — moins 65 rescapés — capturé ; 94,2 % de pertes en moins de trois heures !
5 h 15, pour cinq chalands qui, sur les 23 prévus, abordent Le PetitBerneval, à l'extrême gauche du front d'assaut. Les Bérets Verts, tous leurs officiers tués, sont capturés avant même d'amorcer la montée vers la batterie de Berneval qu'ils avaient mission d'attaquer.

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Les canadiens à Dieppe